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GROSSESSE PRÉCOCE : LA FAIBLESSE D'UNE PRISE EN CHARGE ÉDUCATION SEXUELLE

GROSSESSE PRÉCOCE : LA FAIBLESSE D'UNE PRISE EN CHARGE ÉDUCATION SEXUELLE
  • Date: 16 04, 2020
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Perceptions des grossesses précoces dans les zones étudiées

Dans toutes les localités enquêtées, les grossesses précoces sont considérées comme une préoccupation majeure. En effet, les différents responsables scolaires (inspecteur d’académie, inspecteurs de l’éducation et de la formation, chefs d’établissement) sont conscients que les grossesses précoces sont un problème social pouvant conduire à la déperdition scolaire quand bien même l’existence de disposition permettant aux jeunes filles de retourner à l’école après l’accouchement.

Les facteurs à l’origine des  grossesses précoces en milieu scolaire

L’analyse des auteurs de grossesses montre que la plupart des risques auxquels les jeunes filles sont confrontées découlent de l’environnement scolaire. En effet, selon nos enquêtes, 49% des auteurs de grossesses sont des garçons qui partagent avec les filles le milieu scolaire.

Cela montre que les filles n’ont pas été suffisamment préparées à résister à la pression des pairs et de prendre des décisions en toute autonomie  en ayant conscience des conséquences de leurs comportements sexuels.  Les filles peuvent être également contraintes à des relations sexuelles en échange de certaines faveurs comme les bonnes notes ou bien contre de l’argent.  La pauvreté augmente aussi le risque pour les jeunes filles d’avoir de rapports sexuels non désirés, forcés ou non protégés. En effet, certains partenaires sexuels (y compris ceux qui paient en argent ou cadeaux) refusent de porter un préservatif.

Les facteurs liés à la vulnérabilité des jeunes filles

Certaines jeunes filles vivent des situations particulièrement difficiles qui pourraient avoir  des incidences sur la survenue des grossesses précoces. En effet, le quotidien de la plupart d’entre elles est constamment rythmé par des actes de violences qui revêtent de multiples formes liés au genre.

Ces violences sont fortement liées à l’environnement scolaire. L’espace scolaire est perçu comme un milieu caractérisé par l’intolérance et la discrimination. Ces violences les frappent également au sein de leur famille. Ces actes de violences montrent que durant leur parcours, les filles sont particulièrement exposées à des risques.

La faible prise en charge de l’éducation sexuelle au sein des familles et à l’école et la pression des pairs

Au sein des familles, la sexualité demeure un sujet tabou. Lors des focus groupes, des élèves ont déploré l’absence  de communication au sein de la famille. Certains parents n’assument plus leur rôle d’éducateur.  Les parents éprouveraient une certaine honte pour aborder les questions relatives à la sexualité avec leurs enfants. En effet, il a été noté le cas de certaines mères de familles  qui encourageraient même leur fille à fréquenter les hommes car cela constitue un signe de maturité.

Renforcement de la communication pour l’adoption de comportements responsables et du plaidoyer pour le recours à la contraception et l’intégration de l’ECS dans les programmes scolaire

Malgré  les efforts fournis pour la baisse des grossesses précoces, le phénomène est toujours d’actualité. Tous les acteurs travaillent ensemble pour lutter contre les grossesses précoces à l’école. Mais pour arriver à lutter efficacement contre les grossesses précoces, le renforcement de la communication pour l’adoption de comportements doit se faire. Toujours dans cette même logique, l’obstacle que constitue le tabou de la sexualité au sein de la famille doit être levé pour donner place à un dialogue ouvert entre parent-enfant sur la sexualité. Le plaidoyer pour l’introduction de l’Education Complète à la Sexualité (ECS) ou Education à la Santé de la Reproduction (ESR, Sénégal) doit se poursuivre et aboutir à son inclusion dans les programmes scolaires.

De même, les difficultés pour les adolescent·e·s et jeunes à recourir à la contraception due aux barrières culturelles, religieuses doivent être levées à travers la gratuité des produits contraceptifs mais aussi l’application des décrets d’application sur la santé de la reproduction